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Le blog sur les jouets de Chou du Volant

Jouets sexistes : Quels sont les risques pour les enfants ?

Aujourd’hui plus que jamais, les jouets sexistes et stéréotypés ont envahi nos magasins et enseignes. Les faits sont là. Il existe une nette séparation des univers de jeu des filles et garçons. Elle n’est absolument pas représentative de la réalité de notre société, de notre système éducatif. Mais qu’est-ce qu’un jeu sexiste ? Quels sont leurs effets sur les enfants ? Sur les adultes de demain ? Et pourquoi faut il combattre les stéréotypes sexuels ? On vous en parle.

SOMMAIRE

1. Les attentes sociétales sur les hommes et femmes

Avant de parler des jouets sexistes des bébés et des enfants, il faut noter que les attentes de notre société vis-à-vis des femmes et des hommes sont différentes. Cette inégalité pourrait paraître dépassée. Mais non ! Si l’on y réfléchit de plus près, on retrouve de manière grossière. Pour les fillettes, il faut qu’elles tendent vers la gentillesse, la douceur, l’organisation, l’attention aux détails, le goût de l’esthétique et l’esprit de bienveillance. Pour un jeune homme, notre société « souhaite » qu’il soit fort physiquement, moins sensible, avec un caractère plus dur. Cette non parité éducative est malheureusement de plus en plus grande.

2. Les jouets et jeux stéréotypés

Qu’est-ce que c’est ?

Les jouets sexistes s’appuyent sur ces attentes sociétales et amplifient les différences. Cela aboutit à une segmentation en fonction du sexe des enfants et à la mise en place de stéréotypes. Cela s’observe au niveau des catalogues de Noël, des publicités et des rayons des magasins. Les fameuses pages de couleurs rose et bleu.

La grande majorité des fillettes héritera des couleurs rose ou violet. Pour retrouver cette douceur que l’on attend d’elles. On leur attribuera des jeux représentatifs de tâches prétendues spécifiquement féminines. Par exemple, ceux de la sphère domestique, des taches ménagères. Des personnages féminins type cuisinière, ménagère. Mais aussi des poupées pour jouer à la maman ou à la styliste, des perles, du maquillage, des habits de princesse. Attention donc au jeu d’imitation de bébé que l’on offre en cadeau pour faire comme maman. Et à tous les stéréotypes de genre qui en découlent.

Pour un jeune homme, on retrouvera des voitures de course, des outils de bricolage, des armes fictives et des personnages masculins de super héros. Ceux ci les poussent vers l’action et la réussite. Tout cela contribue à créer des environnements ou l’absence d’égalité entre les deux est plus grande que celle qu’ils vivent dans la réalité. Avec pour conséquences plus tard des rapports sociaux inégalitaires.

L’évolution au cours des années

Cette séparation des jeunes filles et garçons n’a pas toujours été présente. En effet, dans un catalogue de jouets des années 1930, ils se distrayaient de la même façon. L’éducation filles garçons était bien présente. Les enfants étaient dans des mises en situation comparables. Dans les années 70 – 80, les jeux étaient aussi davantage mixtes, que ceux que l’on achète actuellement. Certaines publicités représentaient par exemple un jeune garçon s’amusant avec une dinette ou des poupons.

Aujourd’hui, le monde du jeu n’est plus mixte et égalitaire. Le consommateur est confronté à un choix pour les filles et les garçons. La situation s’est tellement dégradée ces dernières années que le Sénat Français s’est penché sur la question. Il a publié un rapport listant dix recommandations faisant la promotion de la mixité.

Cette absence d’égalité entre garçon et fille s’est réellement accentuée au début des années 90. Les nouvelles méthodes commerciales des fabricants ont segmenté les jouets en catégories définies en fonction de l’âge et du sexe. Cette segmentation masculin – féminin a eu pour principal intérêt de multiplier leurs ventes et leurs chiffre d’affaires par deux ! Ils se transmettent moins bien au sein de la fratrie. Les parents ont beaucoup de difficultés à transmettre ceux achetés pour leur garçon à leur fille, et vice-versa. Ils sont donc contraints d’acheter des nouveaux produits.

A l’école maternelle, l’enfant n’a pas conscience de la différence qu’implique être une petite fille ou un petit garçon. Les jouets sexistes vont donc les influencer grandement dans leur appartenance au genre. Cela va avoir un impact négatif sur leur développement, sur leur identité sexuelle.

3. Les effets négatifs des jouets sexués

Ils réduisent les chances de vivre ensemble pour les adultes de demain

Les jouets sexistes, genrés contribuent à créer des environnements de jeu distincts entre des filles et des garçons. Des espaces qui ne se rencontrent pas. Les filles sont davantage cantonnées vers l’intérieur et les activités domestiques. Les petits garçons sont amenés vers l’extérieur, l’action, la performance.

Ils différencient les compétences acquises par les filles et les garçons

A travers les jouets stéréotypés, ils n’apprennent pas la même chose. Ceux masculins font appel à l’esprit d’équipe, au courage, à la compétition, à la créativité. Ceux féminins font plus appel à des notions de conformisme, de douceur, de gentillesse, de bienveillance. Cette absence d’égalité entre les sexes est aujourd’hui bien marquée.

Les jouets sexistes limitent socialement les femmes

Ceux des fillettes sont moins variés et moins prestigieux que ceux des garçonnets. Ils se situent dans la sphère des activités maternelles, domestiques et esthétiques. Par exemple, poupon, maison de poupées, dinette, personnages féminins type marchande, caissière, hôtesse de l’air, infirmière, secrétaire, coiffeuse, esthéticienne.

Ceux des garçons valorisent de nombreux métiers en raison de leur technicité ou du risque qu’ils impliquent. Par exemple, personnages masculins type aventurier, pompier, policier, docteur, technicien, scientifique. Ces univers de jeu ne sont absolument pas représentatifs de la réalité. A titre d’illustration, il est intéressant de prendre le métier de docteur. Dans les catalogues, ce sont les hommes qui sont très majoritairement représentés. Dans les facultés de médecine, les élèves sont majoritairement des jeunes femmes. Elles réussissent mieux à l’école. Elles ont une réussite scolaire supérieure.

Cette segmentation serait susceptible de renforcer les inégalités dans la vie professionnelle. Des rapports sociaux inégalitaires entre hommes et femmes caractérisent déjà beaucoup trop le marché du travail. Cette non égalité des chances doit évidemment être combattue.

Ils créent l’illusion d’une complémentarité des rôles

Cette complémentarité des rôles sociaux et des compétences va de pair avec l’idée de hiérarchie. Cela serait susceptible de créer bien plus tard, aussi bien au niveau personnel que professionnel, cette absence d’égalité.

L’impact des jouets genrés sur le développement des individus est important. Cela contribue énormément à leur socialisation. C’est le processus au cours duquel ils apprennent dès l’école maternelle à vivre ensemble. Mais aussi à intérioriser les normes, les valeurs et construire leur identité psychologique et sociale. La lutte contre le sexisme doit être faite dès les cours de récréation.

4. Quel modèle de société ?

La construction de ces stéréotypes pose la question de leurs conséquences sur les relations entre les deux sexes, bien plus tard. Mais aussi de quel modèle nous voulons transmettre. La lutte contre l’inégalité sexuelle devrait faire l’objet d’une attention plus grande de la part des décideurs. La responsabilité des marques et des distributeurs est importante. Celle des consommateurs, des parents, en n’achetant pas de jouets genrés, l’est aussi. Celle des pouvoirs publics au travers de l’école, de l’éducation nationale l’est bien évidemment aussi. Il est primordial de lutter de manière durable contre les discriminations sexuées, la non égalité professionnelle et les droits des femmes dès le plus jeune âge de l’enfant.